Au sud de l’Ardèche, entre Cévennes et piémont, les vallées de Beaume et Drobie offrent un paysage fait de pentes sévères, de châtaigneraies et de ruisseaux fougueux. Pourtant, ce qui frappe le regard d’emblée, passé la première ondée de lumière, ce sont ces lignes horizontales, ordonnées à la main, qui zèbrent les versants : terrasses agricoles, soutenues de murs en pierre sèche. Des « faïsses », comme on les appelle ici, nées du génie patient de générations de cévenols.
Leur origine remonte à l’Antiquité, et s’affirme surtout du Moyen Âge au XIXe siècle : chaque famille « gagne » sur la pente un peu de terre pour planter vigne, olivier, seigle ou, à partir du XVIIe siècle, le châtaignier. D’après l’INRAP (source INRAP), ce sont plus de 15 000 km de murs en pierre sèche qui structurent en Ardèche et sud Lozère ces vallées étroites.
- Une nécessité vitale. Autrefois, on déforestait la pente, puis à force de bras, sans engin, on bâtissait des plateformes pour retenir la maigre terre.
- Un défi technique. Les murs, souvent épais de 60 à 80 cm, sont montés sans liant, seulement avec un agencement précis des pierres locales, de toutes tailles, patiemment entassées à sec.