Solidarité et rites communautaires
Bien plus que de simples dispositifs agricoles, les terrasses structuraient la vie collective. Réparer un mur emporté par l’orage mobilisait la communauté entière, à travers la “corvée”, ancêtre du bénévolat local. Les “journées de terrassage” rythmaient l’année, véritable fête avec casse-croûte sur la pierre chaude, transmission entre générations, voire rencontres amoureuses sous les figuiers.
Dans certains villages, des règlements écrits ou oraux codifiaient l’usage de l’eau, la répartition des tâches, la gestion des chemins d’accès, garantissant un équilibre social et écologique précieux (Source : témoignages recueillis par le musée de la Châtaigneraie, Joyeuse).
Un patrimoine bâti, mais vivant
Loin d’être figées, les terrasses sont en perpétuelle mutation. Leur abandon, amorcé dès les années 1950 sous la pression de l’exode rural et du remembrement, laisse une empreinte profonde : l’enfrichement menace aujourd’hui la biodiversité et la sécurité des villages en contrebas. Mais la restauration est bien vivante :
- En 2020, le programme “Terrasses et biodiversités” soutenu par le PNR des Monts d’Ardèche a permis la restauration de 22 km de murs dans la vallée.
- Certaines exploitations agro-écologiques remettent en valeur ces espaces (châtaignes bio, vergers, jardins partagés).