Aborder la confluence, c’est choisir entre plusieurs manières de marcher. Pour l’observer d’en haut et saisir son tracé sinueux, deux options majeures s’offrent à l’explorateur patient, en quête de vues inédites et de calme.
Depuis Labeaume : la boucle en balcon, entre vignes et belvédère
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Accès : Départ du vieux village de Labeaume, classé “Village de caractère”, avec un parking disponible près du cimetière.
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Distance : Environ 6,5 km pour la boucle, 250 mètres de dénivelé positif.
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Durée : 2h30 à 3h, rythme paisible et arrêts compris.
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Type : Sentier en boucle, balisage jaune et blanc, retour par le haut du plateau.
En partant des ruelles pavées de Labeaume – dont l’église veille sur la rivière –, le sentier serpente d’abord à travers des terrasses cultivées. Au fil des pas, la vue s’ouvre sur la vallée encaissée de la Beaume, puis sur la Drobie qui vient la rejoindre. Un belvédère naturel, perché sur les falaises calcaires, permet un point de vue remarquable sur le “Y” formé par les deux rivières. Loin de l’effervescence estivale, on entend le cri du circaète Jean-le-Blanc tournoyer dans les airs – signe que la vallée reste un refuge pour les rapaces en migration (“Atlas de la biodiversité communale – Labeaume”, 2022).
Le retour, par un chemin caillouteux bordé de murets en pierres sèches, dévoile d’antiques béalières (petits canaux d’irrigation) aujourd’hui endormies, témoins de la lutte des hommes pour domestiquer l’eau. En prime, le panorama sur les Cévennes ardéchoises, jusqu’au Tanargue, complète l’expérience.
Depuis la vallée de la Drobie : sentier sauvage depuis Ribes ou Sablières
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Accès : Départ conseillé depuis l’ancien pont de Ribes ou, pour les plus sportifs, depuis le hameau des “Chazeaux” à Sablières.
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Distance : 8 à 10 km selon le point de départ.
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Durée : Entre 3h et 4h, sans compter la baignade ou la pause pique-nique.
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Type : Sentier aller-retour, parfois non balisé, orientation à soigner.
Ici, l’ambiance se fait plus confidentielle. Le sentier file à travers les châtaigneraies – on y respire l’odeur de la mousse et du bois mort, signature de la Drobie. Rapidement, une succession de petits belvédères s’offre à celui qui sait lever les yeux. L’arrivée sur la confluence, côté rive Drobie, permet de découvrir le point précis où les eaux se mêlent, avec souvent une différence de couleur saisissante, propre aux épisodes cévenols ou à la fonte des neiges sur le Tanargue. D’après les guides naturalistes locaux (Ardèche Guide), il n’est pas rare d’apercevoir le héron cendré, guettant l’anguille en migration nocturne.
Ce parcours nécessite toutefois une préparation : la signalisation y est parfois lacunaire, il faut donc une carte IGN (n°2838 OT “Les Vans – Joyeuse”) et de bonnes chaussures. Les journées de fin d’été, après la saison des pluies, sont idéales : la brume matinale dévoile doucement le paysage, avant de laisser place à un soleil généreux.